Lando sacré mais profondément marqué par son duel interne
Lando Norris est devenu champion du monde de Formule 1 au terme d’une saison 2025 haletante, conclue par un combat à trois avec Max Verstappen et son propre équipier chez McLaren, Oscar Piastri. Un titre historique pour le Britannique, acquis à Abu Dhabi, mais aussi le fruit d’un affrontement interne qu’il n’est pas près d’oublier.
Car selon Norris lui-même, jamais un coéquipier ne l’avait poussé aussi loin que Piastri. Ni Carlos Sainz lors de ses débuts chez McLaren, ni Daniel Ricciardo par la suite, n’avaient exigé de lui un tel dépassement de soi.
Après Zandvoort, Piastri comptait pourtant 34 points d’avance en tête du championnat et semblait se diriger vers son premier sacre. Mais une baisse de régime en fin de saison, combinée à une montée en puissance de Norris et de Verstappen, a totalement relancé la course au titre. À l’approche du dernier Grand Prix, les trois hommes se tenaient en quelques points.
À Abu Dhabi, Norris a assuré le podium nécessaire pour décrocher son premier championnat du monde. Verstappen a échoué à deux points seulement, tandis que Piastri a dû se contenter de la troisième place finale.
Norris n’a pas tari d’éloges à l’égard de son coéquipier australien, reconnaissant à quel point ce duel l’a transformé.
“J’ai de la chance, l’équipe m’a donné une voiture incroyable qui m’a parfois rendu la vie très facile. Mais il y a aussi eu des moments où on a souffert, et même moi j’ai souffert face à Oscar. Oscar a fait un travail incroyable.”
Le Britannique insiste sur l’impact déterminant de Piastri dans son évolution.
“Je suis content d’avoir eu Oscar à mes côtés ces trois dernières années, parce que même s’il est encore beaucoup plus nouveau que moi en F1, j’ai énormément appris de lui, et il m’a souvent mis en difficulté. J’ai beaucoup appris grâce à lui, et je ne serais pas le pilote que je suis aujourd’hui sans ça.”
Norris n’oublie pas ses précédents coéquipiers, mais établit clairement une hiérarchie dans la difficulté du défi.
“Bien sûr, il y a aussi eu mes autres coéquipiers, Carlos, Daniel ces dernières années. Mais Oscar m’a obligé à aller encore plus loin que je ne l’avais jamais fait auparavant.”
“Parce qu’à mi-saison, il était plus performant que moi et faisait un meilleur travail de manière plus constante. Et après Zandvoort, avec mon abandon, c’était vraiment dur.”
“Mais on a eu une bonne pause, et j’ai réussi à faire tout ce que je devais faire.”
Un travail qui ne s’est pas limité à la piste.
“Ce n’est pas seulement piloter mieux en course. Il y a énormément de choses qui se passent en coulisses, que j’ai dû faire personnellement pour devenir meilleur, plus résilient, dans tous les domaines, pour tirer davantage de moi-même, que ce soit le temps au tour ou ces petits détails que personne ne remarquera pendant des années.”
Au final sa marge était infime pour le titre.
“Deux points… et très facilement, une seule chose que je n’aurais pas faite assez bien aurait pu tout changer, et je ne serais pas en train de sourire depuis trois semaines.”
Au moment de savourer son sacre pendant ses vacances, Norris a tenu à rendre hommage à ses adversaires.
“Plus que tout, je veux évidemment profiter du moment, j’ai besoin de souffler, mais je veux aussi féliciter Oscar, et Max aussi, bien sûr, pour nous avoir fait stresser comme jamais ces derniers mois.”
Le nouveau champion du monde a également souligné le rôle crucial de McLaren dans la gestion de cette lutte interne. Le PDG Zak Brown et le directeur d’équipe Andrea Stella ont résisté aux pressions visant à privilégier un pilote, préférant offrir à Norris et Piastri des chances égales.
“Pour moi et pour Oscar, en tant que coéquipiers, je pense que les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est difficile, comme on l’a vu par le passé, d’avoir deux pilotes qui se battent pour un titre mondial,” poursuit Norris.
“Et pour Zak et Andrea, garder le contrôle de tout ça… c’est clairement plus difficile que de n’avoir qu’une seule voiture. On se prend des points l’un à l’autre, on se complique la vie, la stratégie est toujours plus délicate.”
“Mais l’équipe préférera toujours ça plutôt que de n’avoir qu’une seule voiture capable de jouer le championnat.”
Norris conclut en regardant déjà vers l’avenir, conscient que ce duel n’était qu’un début.
“Je dois féliciter Oscar, parce qu’il a piloté de manière incroyable, et à un moment donné, il prendra le dessus sur moi, parce que c’est un pilote exceptionnel.”
“J’ai énormément appris, j’ai adoré ça, et malheureusement pour moi, j’ai encore beaucoup de saisons à passer avec lui dans le futur. Donc j’attends aussi ces moments difficiles mais sans trop d’impatience !”
’Peut-être qu’ils comprennent enfin qui je suis’ : Verstappen surpris par l’évolution de son image
Sprints F1 2025 : Verstappen sacré au terme d’une lutte serrée
McLaren F1
